Les adultes surdoués sont des hypersensibles, c’est-à-dire qu’ils ont tendance à réagir excessivement à tout. En plus d’être hypersensibles, ils sont également trop émotifs à l’égard des autres. Cette empathie démesurée fait qu’ils sont facilement affectés par l’ambiance d’un lieu, y compris là où ils travaillent. Dans un domaine où ils devraient pourtant exceller, l’incompréhension des autres et l’inefficacité prennent rapidement le dessus. Focus sur cette mécanique toxique.

Qu’est-ce que l’hypersensibilité ?

La médecine définit l’hypersensibilité par une réaction exagérée ou inappropriée face à une substance, cette réaction d’immunité adaptative provoque alors des lésions tissulaires (allergies, eczéma, psoriasis…). Pour ce qui est des adultes HPI, il s’agit plutôt d’une sensibilité accrue face aux stimuli de l’environnement. Cela engendre des réactions émotives et comportementales intenses propres à la douance, que les gens autour peuvent interpréter comme de l’exagération. Pour réussir à mieux faire face à ce genre de situation et apprendre à s’épanouir professionnellement malgré leurs particularités, certains adultes ayant une personnalité atypique on besoin de faire appel aux services d’un formateur spécifique aux adultes surdoués.

La surcharge émotionnelle des hauts potentiels mène à l’inefficacité au travail

Sur leur lieu de travail, les surdoués rencontrent souvent des soucis et parfois des échecs. La vie professionnelle est pourtant un aspect que ces hauts potentiels devraient maîtriser, mais lorsque l’émotionnel entre en jeu, tout devient problématique pour ces adultes hypersensibles. De nombreuses situations professionnelles nécessitent un contact humain, qu’il soit positif ou négatif et là, l’émotion prend rapidement le dessus.

Chaque individu a sa propre histoire et sa sensibilité face à une situation donnée, et face au surdouement. Les adultes HPI, à cause de leur hypersensibilité, ont tendance à opter pour une activité qui sied plus à leur émotion, au détriment de certaines priorités professionnelles. Il arrive même aux hauts potentiels de fuir certaines tâches qu’ils jugent trop chargées en émotions. C’est le cas de ces personnes qui ont tendance à remettre systématiquement tout à plus tard. La réalisation de ces tâches que les hauts potentiels vont juger difficiles pose problème surtout lorsque celles-ci seront jugées inadéquates par rapport à leurs capacités.

Beaucoup de ces surdoués hypersensibles sont également atteints du syndrome de l’imposteur : la personne est atteinte de doute maladif l’incitant à nier la propriété de tout accomplissement d’ordre professionnel et privé. Il est clair que tout le monde est doté d’une sensibilité, mais c’est le degré d’intensité qui change. Si la plupart des gens parviennent à relativiser le côté émotionnel pour pouvoir accomplir leur travail comme il se doit, les hypersensibles n’ont pas cette capacité. Cela engendre une stagnation au travail, une discrimination, un licenciement faute de résultats probants, une dépression, etc.

Trouver des solutions face à l’hypersensibilité des adultes HPI

Face à cette situation d’hypersensibilité et d’hyperémotivité des adultes haut potentiel intellectuel (HPI), il convient de trouver des solutions. Le but pour les personnes concernées est de pouvoir retrouver un bon niveau de capacité professionnelle. Être surdoué n’est pas un défaut à la base, au contraire, il s’agit d’une qualité : le problème c’est que certaines situations ou certains contextes rendent cet avantage handicapant. C’est en partie parce que la société n’est pas adaptée au degré émotionnel de ces hauts potentiels. Les personnes surdouées doivent apprendre à faire avec leur intelligence et même à en faire une force, au lieu de vouloir se transformer entièrement.

Pour ce faire, il va falloir partiellement ignorer la partie émotionnelle des choses. Au travail par exemple, l’idée est d’éviter de se poser des questions existentielles en accomplissant une tâche. Il faut apprendre à agir en premier lieu : programmer la journée, commencer avec les tâches jugées les plus pénibles, se fixer des deadlines pour l’accomplissement de chaque tâche. Cette routine va permettre d’éviter au maximum de ressentir des émotions négatives. La seule bonne émotion à ressentir devra être le stress de finir toutes les tâches à temps.

Une astuce consiste également à réaliser les tâches dans un temps le plus réduit possible pour éviter les moments d’égarement. La concentration ne devrait être axée que sur la tâche à accomplir et pas autre chose, ce système organisationnel peut même être appliqué dans toutes les situations où l’émotionnel tend à prendre le dessus chez les HPI. Cette solution permet d’être efficace, sans pour autant changer de personnalité. Cette méthode s’apparente un peu à une « robotisation volontaire » appelée « freeze » de la douance, qui consiste à adopter une attitude dénouée de tout sentiment face à des situations où les émotions risquent de prendre le dessus.

Dans des situations à risque comme les réunions, les entretiens, les négociations professionnelles, etc., cette méthode peut être très efficace. En bref, tout ce qui consiste à bloquer les formes d’émotion constitue une solution aux problèmes d’hypersensibilité d’un adulte surdoué. Outre la robotisation, il y a aussi le pragmatisme : lorsqu’un environnement donné rend impossible la réalisation de certaines tâches malgré des efforts surhumains, il convient peut-être de changer d’environnement. Pour ceux qui sont victimes de manipulation au travail par exemple, au lieu de subir le harcèlement au quotidien et ajouter ainsi du stress inutile à une situation déjà assez lourde comme cela, il est conseillé de changer carrément de travail.

Savoir s’accepter et s’aimer

Outre ces solutions qui consistent à dompter le côté émotionnel du surdouement en vue d’être plus efficace dans le monde professionnel, il est important pour mieux s’en sortir dans la vie de tous les jours de savoir s’accepter et s’aimer tel que l’on est. Être hypersensible peut devenir un atout, une force pour avancer dans la vie. Le besoin vital de comprendre, cette empathie constante, cette sensibilité face à n’importe quelle situation peuvent être utilisés comme des moyens de canalisation d’énergie vers ce qui est réellement essentiel dans la vie.

Une fois le moi réel et le moi idéal combinés, il en résulte une identité, certes atypique, mais plus forte, plus confiante et plus en paix. Évidemment, le mal-être, l’anxiété, l’incompréhension, voire la dépression sont bel et bien réels, mais ils peuvent être utilisés pour déterminer ce qui compte réellement pour être enfin heureux.